Fais moi mal !

Début de saison, compteurs à zéro, on se fait la bise et on remonte sur les vélos. Oh là là ! le père Noël en a gâté certains : une petite bedaine par ci, 3 kilos superflus par là...fallait pas! Bon allez, hop, il faut se reprendre maintenant. Ca tombe mal, il fait froid, il pleut souvent, il y a de la boue partout : on est mieux sous la couette le dimanche matin.
J'ai lu récemment dans le magazine Sport et Vie (je vous le conseille) que certains entraineurs profitaient de ces conditions déplorables pour forcer leur champions à s'entraîner : Guy Roux, entre autres était bien connu pour les séances de "décrassage" qu'il imposait aux footeux dès l'aube, tel autre entraîneur de Rugby fait travailler ses joueurs jusque tard le soir, quelle que soit la météo et si possible par temps de neige et de gel. En cyclisme aussi, certains entraîneurs programment des sorties longues en hiver, dans le froid, à l'heure où le jour n'est pas encore levé. Tout ces efforts surhumains se justifieraient par l'existence d'une "mémoire" de l'organisme aux traumatismes qu'on lui fait subir. Celui-ci enregistrerait les douleurs infligées pour se forger une résistance accrue face aux traumatismes à venir. Ainsi, les conséquences d'une épreuve ou d'un entraînement particulièrement pénible permettraient à l'individu de progresser dans la résistance à la douleur et donc de repousser ses limites. C'est une explication que l'on avance notament pour justifier les performances supérieures de certains sportifs qui ont subi dans leur passé un traumatisme physique ou psychologique important. On pense ici à Lance Amstrong en rapprochant son douloureux combat contre le cancer de ses performances exceptionnelles.
Donc finalement, en y réfléchissant bien, c'est en roulant en ce moment dans les conditions les pires de l'année que l'on se prépare à affronter les grosses dénivelées les doigts dans le nez cet été...Alors, toujours coincé sous la couette ?

Vincent Levionnois

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